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19 juillet 2009

Touche pas à ma Poste

Une consultation nationale sur l’ouverture du capital de La Poste sera organisée le 3 octobre, alors que le Conseil des ministres doit examiner prochainement le projet de loi modifiant son statut.

Un référendum pour sauver La Poste

Une mobilisation de cette ampleur pour défendre un service public, c’est du jamais vu. Une consultation nationale sur l’avenir de La Poste sera organisée le 3 octobre par le Comité national contre la privatisation de La Poste, qui réunit l’ensemble des organisations syndicales, d’usagers, des partis de gauche et les gaullistes de Debout la République. Plusieurs organisations d’élus se joignent à cette initiative qui se tiendra dans l’Hexagone et dans les DOM-TOM.
« Le président de la République n’a pas répondu aux interpellations du Comité national, qui l’appelle à organiser un référendum sur le service public postal », explique le comité, qui organisera cette consultation « dans les mairies comme devant les bureaux de poste ». La décision a été prise le 6 juillet, alors que la réforme de La Poste sera l’un des principaux dossiers de la rentrée sociale. Elle est programmée pour être achevée avant l’été – le calendrier est désormais connu –, sauf recul de dernière minute : le Conseil des ministres devrait examiner le 27 juillet le projet de loi modifiant le statut de La Poste en société anonyme, pour le transmettre ensuite au Parlement à l’automne.
L’opposition, le 3 juillet, des cinq principaux syndicats de postiers (CGT, CFDT, SUD, FO et CFTC), représentés au comité technique paritaire de La Poste, n’a rien changé à cette étape qui s’inscrit dans la perspective de l’ouverture totale à la concurrence de tous les métiers des services postaux à partir du 1er janvier 2011. « Àaucun moment nous ne laisserons de place à l’intérieur du capital à quelque acteur privé que ce soit », a dit, se voulant rassurant, le nouveau ministre de l’Industrie, Christian Estrosi. Sans convaincre, tant cette antienne a été utilisée pour la privatisation d’autres entreprises publiques, notamment France Télécom.
« Personne n’est dupe !, a réagi Daniel Paul, député communiste. Les expériences d’ouverture “limitée” du capital des entreprises publiques ont montré que ce schéma conduit, plus ou moins rapidement, à la privatisation. » L’Association des départements de France a dénoncé le gouffre entre les promesses faites au moment de la privatisation du secteur des télécommunications et la réalité vécue sur les territoires, lesquels souffrent aujourd’hui de zones non couvertes par les réseaux alors que l’entreprise privée a réalisé d’immenses profits et distribué des dividendes mirobolants.
L’autre argument, pas moins contesté, est que le changement de statut permettra à l’État et à la Caisse des dépôts de souscrire à une augmentation de capital à hauteur de 2,7milliards d’euros pour faire de l’opérateur public « le leader européen du courrier ». La crise financière a certes contraint le gouvernement au recours à un opérateur financier public, mais, là aussi, l’alibi du financement public n’est pas crédible : mise en concurrence, La Poste est engagée dans une course aux profits, fatale pour les missions de service public. « C’est la fuite en avant, la recherche de prise de parts de marché dans les pays voisins, afin de compenser celles qui risquent d’être perdues sur le marché domestique. Et cela au prix d’une dégradation du service », constate Daniel Paul. Le gouvernement a aussi contre lui les sondages d’opinion et une pétition de la CGT « Touche pas à ma poste », qui a réuni 300 000 signatures, déposées en novembre 2008 à l’Élysée.

Thierry Brun

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