La croissance
Le taux de croissance est devenu le leitmotiv d'une société de consommation, grande consommatrice de statistiques et qui consomme moins que les industriels souhaiteraient tellement elle consacre de temps à se regarder consommer.
On ne voit plus grand-chose dans le destin des pays ni dans l'existence des hommes qui ne soit régi par un taux de croissance dont la principale caractéristique tient à ce qu'il est toujours moins élevé quand on le constate que lorqu'on le prédit.
Chez nous, les rapports de la classe politique avec le taux de croissance snt de plus en plus cahotiques: prometteurs en période électorale où l'on fonde sur son augmentation la promesse de lendemains qui chantent et d'impots qui diminueront, le taux de croissance prend un malin plaisir à dégringoler après le dépouillement d'un scrutin. Tout lui est bon pour décevoir les analystes: une baisse de l'iummatriculation des tracteurs en zone rurale; la grève des rouleurs de fûts bordelais; un marasme enregistré dans les exportations de caramels mous vers l'Afrique australe. Et surtout, cercle vicieux, le fameux "moral des ménages" établi j'imagine, après consultation par les couples intterrogés des indices d'une croissance qui ne se dope, assurent les spécialistes, qu'à la confiance.
P. Bouvard