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6 avril 2012

Crimes et déni

126524_7-img-7608Inhumaine. Ainsi fut qualifiée l’épopée macabre du désormais célèbre Mohamed Merah, lui même présenté comme « un monstre » par l’ensemble des rédactions. Derrière cette rhétorique s’efforçant à rendre compte de la cruauté des actes du meurtrier, se cache également l’idée selon laquelle ce type d’individu ne serait pas légitime en tant que membre de l’humanité. Cependant, biologiquement parlant, force est de constater qu’il ne subsiste aucun doute. L’auteur de l’assassinat prémédité de sept de ses congénères faisait incontestablement partie de la même espèce que Gandhi, Pinochet, Justin Bieber ou ma grand-mère.

Au delà de l’émotion légitime suscitée par le drame, des voix se sont élevées pour saluer le courage du criminel engagé dans une lutte pourtant funeste autant que ridicule. D’autres ont hurlées à la mise à mort du bourreau, proposant d’apaiser leur colère en ajoutant du sang au sang. Quelques unes, quoique plus rares, ont essayé de comprendre. Sans justifier. Sans excuser. Simplement tenter de saisir la trajectoire d’un parcours tragique qui débute dans une maternité de Toulouse en 1988 et s’achève, 23 ans plus tard,sous le regard des caméras de BFM TV, criblé par les balles de la police de son pays.

Sauf à découvrir un gène de la barbarie, rien ne prédestinait Mohamed Merah à la folie meurtrière. Sauf à découvrir, un gène de la tendresse rien ne prédestinait Mohamed Merah non plus à l’engagement humanitaire et à l’amour du prochain. Dans le domaine des comportements humains, la complexité est loi. Certains facteurs peuvent toutefois être considérés comme influents voire aggravants dans la bataille que mène la pulsion de mort contre l’édifice fragile de la Civilisation. Le manque d’éducation, d’attention, de considération, peut être décisif. L’endoctrinement islamiste radical au sein même des prisons de la République aussi. On ne nait pas meurtrier, on le devient.

Et on le devient d’autant plus facilement qu’il est aisé de se procurer armes et munitions dans une société à la violence esthétisée et aux divertissements morbides. « Plus jamais ça ! » répètent en boucle les perroquets ministériels tout en tirant les conséquences de la situation par des lois précipitées, sans jamais se préoccuper des causes. Comme des pompiers tentant vainement d’éteindre un incendie sans prendre en compte l’origine du sinistre. Sans parler de ceux qui en profitent pour souffler sur les braises.

Ainsi, tant qu’une sérieuse remise en question n’aura pas abouti à des dispositions concrètes, l’espèce que d’aucuns prétendent la plus évoluée de la biosphère n’en finira pas de faire ses preuves en terme d’atrocité et de brutalité. Une violence gratuite et absurde que l’on ne retrouve d’ailleurs chez aucun autre mammifère, aussi cruel que l’adage veuille pourtant le présenter. L’Homme n’est pas un loup pour l’Homme. Il est pire.

L’Homme est un Homme pour l’Homme.

Retrouvez Guillaume Meurice sur  Le coq des bruyères

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