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27 février 2009

Une prison sans maton, haut lieu du narco-tourisme à La Paz

large_826203Une prison de La Paz, insolite par son mode de détention sans gardiens, et connue aussi pour avoir accueilli le criminel de guerre Klaus Barbie, développe un circuit clandestin de 'tourisme' au fort risque de dérive en narco-tourisme, selon la presse bolivienne.

Curiosité carcérale
La prison de San Pedro, véritable village clos au centre de La Paz où près d'un millier de détenus, vivant pour quelques-uns avec femme et enfants, travaillent, tiennent commerce, paient un 'loyer' pour leur cellule, s'est au fil des ans érigée en curiosité carcérale, citée dans les guides touristiques.

Un routard australien, Rusty Young, contribua par un livre en 2000 à la notoriété de l'endroit. Et San Pedro fut aussi le bref lieu de détention de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon, après 28 ans d'exil discret en Bolivie, avant son expulsion en 1983 en France en vue de son procès. Le film "La Traque", tourné en partie à La Paz, revisita cet épisode en 2008.

Visites et trafic indéniables
De discrètes visites guidées, source de revenus pour les détenus, avaient démarré il y a une dizaine d'années, puis cessé il y a 5-6 ans, déjà pour des questions de sécurité et de trafic de drogue, en partie élaborée dans des 'laboratoires' de la prison. D'après des témoignages récents, visites et trafic ont repris de plus belle.

"C'est indéniable", a déclaré au quotidien La Razon de mardi un détenu sous couvert d'anonymat. "Il y a ici plusieurs façons de faire entrer de la drogue, il y de la pâte-base (de cocaïne), du cristal (chlorhydrate, ou poudre) et de la marijuana, qui sont ceux qui se vendent le plus aux 'gringos'".

Drug shopping
Selon l'enquête de La Razon, les touristes étrangers sont discrètement approchés aux abords de l'entrée de la prison. Et se voient proposer pour 35 dollars -70% pour la police et les intermédiaires, 30% pour les détenus- une visite guidée d'une heure de San Pedro et de ses 'quartiers'.

A l'intérieur, ils peuvent acheter des objets d'artisanat réalisés par les prisonniers, mais aussi de la drogue. La majorité des détenus de San Pedro sont condamnés ou en attente de jugement pour des affaires de stupéfiants.

Le colonel ne nie pas plus qu'il ne confirme un trafic
"Je ne nie pas qu'il y a de la drogue à l'intérieur", a reconnu le colonel de police Ernesto Michel, gouverneur de la prison, tout en niant tolérer un quelconque trafic, "ce qui reviendrait à faire de (lui) un trafiquant".

L'officier réfute aussi l'existence d'une pratique établie de 'visites guidées', mais reconnaît que beaucoup d'étrangers visitent la prison. "Que puis-je dire aux étrangers à l'entrée? Je ne peux pas leur demander: vous venez comme visiteur (d'un détenu) ou comme touriste?"

Atypique, mais surtout surpeuplée et peu sûre
Mais au-delà des routards curieux, le colonel convient que lorsque "les mêmes étrangers reviennent trois ou quatre fois dans une semaine, cela veut dire qu'ils viennent acheter de la drogue, car je crois qu'elle s'y vend à très bas prix". Selon lui, même les enfants de détenus, de retour de leur école à l'extérieur, ramènent en prison des livraisons.

Sa quasi-autogestion - via un système de délégués de détenus en liaison avec la police - fait de San Pedro une rareté. Mais elle reste avant tout une prison surpeuplée (trois fois plus que la capacité de 300) et peu sûre, et les autorités n'ont ni les conditions ni les moyens pour y remédier, rappelle Michel. (belga/acx)

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Commentaires
M
lamentable !!!!
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