Sarkozy défroque encore deux socialistes
Merci à Placide
Sarkozy relance l'ouverture. Didier Migaud a été nommé mardi matin à la tête de la Cour des comptes tandis que Michel Charasse a été nommé au Conseil constitutionnel. Le PS se réjouit pour Migaud, mais ce montre critique pour Charasse.
«Ceux qui pensent pouvoir instrumentaliser sa nomination à des fins politiques en seront pour leurs frais», a affirmé mardi dans un communiqué le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault. «Il est sans conteste l'homme de la situation, a assuré la députée PS de Moselle Aurélie Filippetti. Cependant, la chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes a rendu il y a quelques semaines un rapport pointant la gestion parfois hasardeuse, le recours à des emprunts toxiques et les finances dégradées de la communauté d'agglomération de Grenoble dont Didier Migaud est le président.
«Il ne faut pas que la nomination de Didier Migaud fasse avaler la pilule d'un Conseil constitutionnel monocolore», a prévenu le porte-parole du PS, Benoît Hamon. Pour lui comme pour d'autres socialistes, Michel Charasse n'est plus considéré comme un homme de gauche depuis qu'il a affiché sa préférence pour Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle. D'ailleurs l'ancien ministre de François Mitterrand ne siège plus sur les bancs du PS au Sénat.
Le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca réagit avec virulence à la nomination du socialiste Didier Migaud à la tête de la Cour des comptes. "C'est grave, stupide et inconscient! Encore une fois, je ne parle pas contre Didier Migaud. Simplement, si l'on en suit la logique imposée depuis 2007, il faudrait qu'on vote à gauche. L'ouverture politique a de dangereux effets subliminaux: loin d'élargir le spectre du potentiel d'électeurs séduits, il le réduit. La droite est en passe de réaliser l'un de ses plus mauvais résultats électoraux, avec un tiers des électeurs au premier tour et même pas la moitié au second."