Keskonsmare

J’aimerais transcrire les propos de Bernard Thibaud hier soir mercredi 15. Notre fils naturel d’Henri Krasucki et Mireille Mathieu a dit, je le cite de mémoire : « oui, euh, la réforme des retraites, ils ont attendu la coupe du monde pour l’annoncer, euh, c’est pas justeuh, y font rien qu’à nous arnaquer, c’est pas normal, vive la lutte contre le grand capital et pour la footballisation intensive des masses laborieuses », la fin, c’est moi qui rajoute, mais bon, à peine. Diable diable !!! Sur le fond, il fait quand même preuve d’une naïveté assez confondante de la part d’un leader syndical en principe habilité autant qu’habitué à se colleter avec la perversité ontologique à l’homo politicus en général et à l’homo tout court en particulier, qu’il soit hétéro ou non. Moi, je dirais en effet qu’utiliser le ballon rond pour faire des coups tordus relève d’une tactique hyper prévisible, et qu’on pourrait qualifier comme étant même « de bonne guerre ». Moi, le jour où je l’entendrai dire, notre syndicaliste qui manque de bol, sauf concernant sa coupe de cheveux: « vive la lutte contre les milliardaires des fédérations sportives qui laissent entretenir par des patrons de club mafieux quelques danseuses en short sous les aisselles sous prétexte qu’elles savent faire rebondir un ballon à la con, pléonasme, c’est vrai, si vous trouvez un objet plus con qu’un ballon de foot, prévenez-moi, ou alors, si, peut-être la tête qui tape stupidement dedans pour tenter de le mettre au fond d’un filet tout aussi stupide, et, le cas échéant, qu’elles parviennent à le faire passer entre les jambes de l’adversaire pour mieux se foutre de sa gueule après, les abrutis, quelle leçon d’humanisme !!!

Méprisez ces hommes politiques qui vous enc….., pardon, j’ai failli être grossier, qui vous la mettent bien profond jusqu’à l’os. Ne leur tendez pas le tube de vaseline, n’allumez pas votre télévision ce soir ! Ami supporteur, ami futur retraité au moins deux ans plus tard que tu l’avais prévu si tu laisses faire, je ne sais pas pourquoi je différencie, ce sont les mêmes, en t’apprêtant à allumer ton téléviseur sur la… Au fait, c’est vrai, ça, c’est sur quelle chaîne ???, tu es encore plus abruti qu’eux, car tu ne joues même pas ! Ce qui ne t’empêchera d’ailleurs pas de dire : « on a gagné », il faudra qu’on m’explique un jour. Remarque, il y a une justice, tu ne joues pas, mais tu n’es pas payé non plus !! Par contre, eux, ils seront en retraite, invalidité et bien, dans deux ans, avec la bourse aussi pleine que leurs bourses auront été bien vidées entre temps, et par des créatures de rêve, eux, pas par une molle des hanches qui sent derrière les genoux, et vice-versa !!! « Oui, je sais, je suis vulgaire, mais je vous rappelle que c’est Bernard Thibaud qui parle !!! »

Alors que toi, quand tu iras te mettre au plumard après la bran… après le match des bleus, ta chère et tendre se tournera de l’autre côté pour tenter d’échapper aux délicates effluves de Stella Artois dont tes rots mal réprimés vont irrémédiablement finir par envahir totalement la chambre conjugale et, même, pour peu qu’elle fasse preuve de patience, pas que les rots…

« Tous dans la rue le 24 juin, il faut tacler ce gouvernement, et lui mettre un carton rouge afin qu’il ne passe même pas le premier tour en 2012 ». Incorrigible, je vous dis…

PS : nous avons chanté, vendredi soir, avec les chorales, à l’occasion de la cérémonie de la remise du prix de la résistance. Premier chant, l’affiche rouge, tout va bien. Deuxième, la complainte du partisan, tout va bien. Troisième, Nuit et Brouillard, de Jean Ferrat, tout va bien. C’est à l’issue de la quatrième chanson que les choses se sont gâtées. Monsieur le préfet n’a pas apprécié que nous interprétions « Mamadou m’a dit », chanson à la fois actuelle et prémonitoire à son époque puisque stigmatisant les expulsions d’immigrés. On le comprend, c’est lui qui est chargé de signer les décrets. Madame l’inspectrice d’académie n’a pas apprécié non plus. On la comprend, elle n’a apparemment pas saisi que la manifestation du refus des expulsions très souvent inhumaines des sans-papiers était également un acte de résistance, qui avait donc parfaitement sa place logique dans une manifestation célébrant la résistance, même si ce n’est pas exactement la même. On lui rappellera que les compagnons de Charles de Gaulle et de Jean Moulin étaient à l’époque assez facilement traités de terroristes, et pas uniquement par les fanatisés de Pierre Laval. Ce n’est pas grave, contrairement à eux, nous ne sommes absolument pas des héros, nous ne risquons pas de mourir au chant donneur, admirez au passage le jeu de mot, double pour le même prix, c’est-à-dire que dalle, et j’attends les retombées de cette affaire avec sérénité mais, chère auditrice, je compte malgré tout sur toi pour venir m’assurer ton soutien quand même, bonsoir Clélia, Marie, Solange, Emilie, Claudie, Juliette, Françoise, Marie, c’est une autre, Thérèse, Catherine, Agnès, Elodie, Brigitte, oui, vous toutes, car cet épisode m’a finalement filé une patate d’enfer.

Retrouvez Christophe Sibille sur Le coq des Bruyères