Renault

Alors trois cadres viennent d’être renvoyés de chez Renault. Espionnage industriel parait-il, et le gag, au profit des Chinois. Ces derniers seraient prêts à tout pour avoir des secrets sur les fameuses nouvelles voitures électriques de la marque au losange. Le directeur juridique, un certain Christian Husson, a fait un communiqué solennel qui a surpris tout le monde, et en premier lieu, les cadres renvoyés. Bon, il faut positiver, il vont peut-être faire maintenant un vrai boulot dans une entreprise digne de ce nom. C’est peut-être ce qu’a pensé, l’un des trois, Mathieu Tenenbaum, expulsé de ses bureaux en quelques minutes, sans véritable explication de texte. Les Chinois voudraient piller la technologie de Renault. On croit rêver. Mais c’est ce qu’on appelle la guerre économique. Il y a d’ailleurs une école de guerre économique qui forme des experts en protection pour protéger les actifs industriels. Vu de loin, je pensais que les actifs industriels, c’étaient les employés , les actifs, enfin ceux qui restent actifs, ceux qui ne se suicident pas puisque Renault fait la course des suicides avec France Télécom. Enfin, la guerre économique bat son plein. C’est normal, en l’absence de vraie guerre, il faut bien qu’on la fasse autrement, il y a bien le sport pour ça, mais ça ne suffit pas.

Beaucoup de choses sont caricaturales chez Renault, dans son mode de fonctionnement, dans son mépris de l’ouvrier, en France, et de plus en plus esclavagiste à l’étranger, beaucoup de choses caricaturales à commencer par son patron, le fameux Carlos Gohn qui a su soutirer l’argent du contribuable, pour aider sa boite, il y a deux ans, et qu’on ne serait pas surpris de voir venir pleurer dans le giron des politiques et d’Eric Besson en particulier pour récupérerdu fric avec cette nouvelle mésaventure. Et les questions d’argent, Carlos Ghosn il les connait bien, lui, le patron le mieux payé de France puisqu’avec Renault et Nissan, il a touché, en 2009, 9,2 millions d’euros. 2010 ne devrait pas enregistrer de baisse. Et la plaisanterie peut durer encore un moment car Ghosn, né en 1954, a encore quelques années devant lui. Et à l’étranger bien sûr reconnu, couronné, ça, c’est les pires, les plus dangereux. Tellement reconnu qu’il a eu le titre de Chevalier commandeur honoraire de l’Empire britannique. C’est pas de la merde ! Quoique ! Il parait que s’il l’avait voulu, il aurait pu être à la tête de Général Motors. Ca aurait été dommage de se priver d’un grand vide. Alors, après ce premier épisode, on attend le suivant avec impatience. Savoir jusqu’où on va aller. En attendant, juste une pensée pour tous ceux qui bossent dans cette boite, en s’asseyant un peu plus tous les jours sur leur dignité, Renault et ses petits ou grands chefs ne vaut vraiment pas qu’on se suicide, ni un autre job d’ailleurs. Alors, il y a bien longtemps que je n’ai pas acheté de Renault mais si je ne me fais pas d’illusion sur le respect de l’individu dans les entreprises automobiles, il faut savoir que la délocalisation à l’étranger de la fabrication des bagnoles n’a jamais été aussi forte. La majorité des véhicules de Peugeot ou Citroën est fabriquée en France, cela devient anecdotique pour Renault. Alors pour Carlos Ghosn qui a réussi à maintenir son pouvoir d’achat personnel malgré la crise, je dirais : « Et encore bravo ! »

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