Secte-appeal
De mauvaise foi sera celui qui ose affirmer que l’Église catholique ne se soucie pas, avec le plus grand dévouement, de la sexualité de ses fidèles. Ainsi, et dès le plus jeune âge, il n’est pas rare qu’un enfant soit directement pris en main par un ecclésiastique soucieux de dispenser un enseignement essentiellement basé sur les travaux pratiques. « Prends, ceci est mon corps ».
Incapables d’envisager une érotique radieuse sans condamnation d’actes librement consentis et loin de tout sentiment de culpabilité, ils s’acharnent à vouloir enfermer la pure expression de la pulsion de vie dans des concepts mortifères. Peines perdues surtout lorsque que l’événement fondateur du christianisme n’est autre que l’adultère le plus fameux de tous les temps. Marie, enceinte, réussit à faire croire à son mari, Joseph, qu’elle est toujours vierge et qu’elle ne l’a donc pas trompé. Même DSK n’aurait pas osé.
Dans un XXIème siècle qui tarde à ne pas être à défaut d’être religieux, il serait salutaire de voir la jeunesse du monde tordre le cou à la prophétie de Malraux, cesser de célébrer l’image d’un corps sans vie, crucifié et sépulcral, et enfin expérimenter le « pur plaisir d’exister ». Faire l’amour, pas la prière.
Que définitivement le leader d’une des sectes les plus rentables de la planète ose évoquer le préservatif autrement que comme palliatif à la recrudescence d’épidémie du SIDA dans les presbytères africains. Et cesse d’adopter face aux questions relatives à la sexualité, une position démissionnaire.
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