La Farce Forte

Amis réunis en ce dimanche sur la place de la Concorde, merci de faire un accueil triomphal au candidat du peuple, du peuple de France et des Dom Tom, notre bonzaï de Hongrie !

Applaudissements

« Amis de l’UMP, l’Union pour Mon Pognon, ne soyons pas faux-culs, je voudrais d’abord remercier Dieu d’avoir rappelé à lui Raymond Aubrac avant le premier tour, ça fait toujours une voix en moins pour les socialistes ».

Sifflets

« Je vous en prie, ne croyez pas les sondages qui disent qu’on est dans la merde jusqu’aux oreilles et que je vais me prendre une pâtée. Je n’ai jamais cru aux sondages, et si j’en ai commandé des centaines, c’est juste pour rembourser mes copains Bolloré et Parisot, propriétaires de CSA et d’IPSOS SOFRES ».

Applaudissements

« Car j’ai changé, j’ai changé, et je peux encore faire pire ! Je répondrai aux défis écologiques en mettant des tartes dans la gueule d’Eva Joly, cette boche, je niquerai Marine Le Pen, je sodomiserai Jean Luc Mélenchon, et je suis même prêt à vous faire croire n’importe quoi si vous me remettez sur le trône. … Quel est le con qui m’a écrit ce discours débile, c’est Guaino ou Copé ? »

Rumeurs

« J’entends en ce moment le cœur des français battre à l’unisson dans leur poitrine, comme le cœur de la centrale nucléaire de Fessenheim, comme le cœur de l’armée rouge, comme je sens la nuit le cœur de Carla me donner des coups dans le dos tellement elle est maigre depuis qu’elle allaite, au point que j’ai des érections rien qu’en pensant aux rondeurs de Roselyne Bachelot ! »

Applaudissements

« … Bon, c’est trop tard pour trouver un autre discours, tant pis, je continue …  En ce moment, je pense à Peggy, ce cher Marcel Peggy, qui disait à Notre Dame de France : « T’as de beaux yeux, tu sais, salope ! ». Je pense au cri de Valmy … c’est qui, ce con ? je ne sais pas ce qu’il a écrit, Valmy, mais j’y pense, je pense au quai de Voltaire, à Jean Monnet, que j’ai toujours trouvé qu’il était un grand peintre, à Aimé Césaire, à Gérard Hugo, à Camille Zola, à Yvette Horner, à Napoléon et à de Gaulle, qui étaient comme moi de grands hommes, et surtout  à mes idoles Oncle Picsou et le Mandarom Gilbert Bourdin ! »

Applaudissements

« … L’enfoiré ! C’est Copé, c’est sûr ! …Comme Gilbert Bourdin, je chasserai les centaines de milliards d’Atalantes et de lémuriens venus de Pluton pour attaquer la France. Je flinguerai le général lémurien qui s’est déguisé en François Hollande pour attirer 50000 singes au zoo de Vincennes ».

Sifflets

« En quelques minutes, je dégommerai les aéronefs lancés par les kamikazes de Mars à l’assaut de la république, je ferai un rempart de mon corps à tous les français, et à ma Carlita, que j’aime malgré que elle se soit tellement fait piquer la tronche au silicone qu’on dirait qu’elle est enceinte des lèvres ! »

Applaudissements

« … Votez pour la France, redonnez l’Elysée à des gens modestes comme Carla et moi. Ne jetez pas la petite Giulia à la rue, dans le froid, elle n’est pas comme vous, elle n’a pas l’habitude.

Et maintenant, mes amis, soyons sérieux, car voici le fond de ma pensée : »

Rumeurs

« Jamais, à aucun stade de notre ascension, à aucun moment de la lutte, nous ne devons permettre au chaos de régner. Voyez quelle puissante lucidité éclaire la jeunesse d’aujourd’hui ! Voyez combien nos volontés tendent toutes vers le même objectif, combien profonde est notre unité spirituelle et combien nos pensées communient étroitement ! Qui oserait nous comparer à la jeunesse d’antan ? Nous sommes tous convaincus, à l’unanimité, que notre force trouve sa véritable expression non pas dans l’armée, les blindés ou les canons, mais bien plutôt, en dernière analyse, dans la mise en œuvre commune de la volonté du peuple. De cette volonté qui soude nos groupes d’un ciment indestructible : l’absolue conviction que l’esprit de solidarité collective doit être inculqué aux hommes et aux femmes, afin qu’ils puissent se préserver de la haine de classe, de la conscience de classe et de la lutte des classes ! »

Applaudissements

Notre mission sera d’éveiller les consciences et d’en balayer les illusions chimériques ! Afin que, lorsque le peuple en son entier sera enfin réveillé, plus jamais il ne retombe dans le sommeil de l’inconscience.

L’histoire jugera de notre mouvement à la capacité qu’aura eue notre révolution à de restituer son pouvoir au peuple, et à l’audace avec laquelle ce pouvoir aura su faire appliquer la volonté du peuple partout dans le monde … tout le pouvoir au peuple !

Aidez moi, aidez moi, aidez moi, aidez la France !

Applaudissements frénétiques

Et bien merci au candidat du peuple et des Dom Tom. Certains d’entre vous auront peut-être remarqué qu’il y avait un piège. En effet, ce fond de pensée, les dernières phrases de ce discours sont extraites d’un texte prononcé pour la première fois en 1933 par un certain Adolph Hitler. Alors, ça n’a rien à voir avec notre candidat, pas d’amalgame, mais méfions-nous des mots, on peut leur faire dire n’importe quoi !

Bon choix mesdames, bon choix mesdemoiselles, bon choix messieurs !

Un article de Chraz pour  Le coq des bruyères