Sarkozy met les paradis fiscaux à l'index
Merci à Placide
Dix-sept pays occidentaux réunis à Paris à l'initiative de la France et de l'Allemagne ont cherché à relancer mardi l'offensive contre les paradis fiscaux. Absent comme la Suisse de la réunion, le Luxembourg, critiqué pour son secret bancaire, n'a pas été épargné par le président français Nicolas Sarkozy l'invitant à montrer l'exemple en matière de réforme du système financier et de transparence.
"Je compte sur le soutien du Luxembourg pour que l'architecture financière (mondiale) soit profondément repensée à l'extérieur et à l'intérieur de notre continent", a lancé le président en exercice de l'UE devant le Parlement européen à Strasbourg.
Le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück, dont le pays est secoué par un scandale de fraude fiscale vers le Liechtenstein, n'y est pas allé par quatre chemins: "La Suisse mérite de figurer sur la liste noire" car "elle propose des conditions de placement qui incitent certains contribuables allemands à pratiquer l'évasion fiscale". Le ministère suisse des Finances s'est borné à répondre dans la journée qu'il "ne voyait pas de raison dans l'immédiat de réagir".
Quant au Luxembourg, il s'est dit "prêt à discuter" du secret bancaire, refusant toutefois d'être assimilé à un paradis fiscal. D'autres Etats ont eu les oreilles qui ont sifflé lors de cette rencontre: "nous avons évoqué un certain nombre de pays, Bahamas, îles Caïmans, îles vierges britanniques, Samoa, des centres financiers offshore comme Singapour", a expliqué le ministre français du budget Woerth.