Les excuses de Royal à Zapatero pour des propos prêtés à Sarkozy

Merci à Placide

Deux semaines après avoir demandé "pardon" à Dakar pour le discours que ce dernier avait prononcé, en 2007, sur "l'homme africain", Ségolène Royal a récidivé, samedi 18 avril. Elle a présenté "des excuses" au premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero "contre les propos injurieux tenus par Nicolas Sarkozy", qui, selon elle, "n'engagent ni la France, ni les Français"."Le mépris verbal, les déclarations fanfaronnes et désinvoltes (...) qui se multiplient dans les propos du chef de l'Etat : ça suffit", a-telle assené dans un communiqué.

Au cours d'un déjeuner avec des parlementaires, mercredi 15 avril, le chef de l'Etat aurait avancé que "M. Zapatero n'était peut-être pas intelligent", en ajoutant que cela ne l'avait pas empêché de "remporter deux fois les élections". Rapporté par Libération, le "parler cru" du chef de l'Etat, qui concernait aussi d'autres dirigeants, avait provoqué des réactions indignées dans la presse espagnole.

La polémique relancée par Ségolène Royal a déclenché du côté de l'UMP une tempête de réactions particulièrement virulentes. Dans Le Figaro, lundi, Brice Hortefeux, ministre du travail, martèle : "Nous venons de découvrir la royalalie, nouvelle forme de palilalie (trouble de la parole de personnes répétant le même mot) qui consiste à demander pardon à tout le monde et à tout bout de champ." Après que Xavier Bertrand a qualifié la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes de "spécialiste de la manipulation", Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'outre-mer raille : "Après la bravitude, elle invente la ridiculitude". Et Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, de lui conseiller, "une aide psychologique".

Signe d'un certain embarras, le PS est resté sur la défensive. Martine Aubry s'est bien gardée de monter en première ligne. Même s'il considère que le chef de l'Etat se comporte "de manière parfois grossière" et "très vantarde dans les sommets internationaux", Benoît Hamon, le porte-parole du PS, s'en est pris à la virulence de "commentaires machistes, extrêmement désobligeants".