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AlmanaBiGou...Le blog fait pour vous
26 avril 2011

Le portrait de Marine

[Chanson de Diam’s, Marine] « J’emmerde… » Très belle chanson de Diam’s.
Dans quelques minutes, nous recevons Marine Le Pen et c’est jamais facile de trouver la chanson qui plaira et détendra l’invité. J’ai hésité avec un disque intitulé IIIe Reich, voix et chants de la rénovation allemande , édité par son papa, Jean-Marie, en 71. Et puis bon, à l’époque Marine avait trois ans, est-ce que ça ne l’aurait pas trop bouleversée de réentendre ces « comptines » qui ont bercé ses tendres années ?
On a tous une madeleine de Proust, pour certains c’est Anne Sylvestre, pour d’autres, Henri Dès, et pour Marine : des chants nazis.
Ce matin, je ne voudrais pas juger trop vite notre invitée… Quand toute petite on a baigné dans une ambiance xénophobe, raciste et antisémite, on a des circonstances atténuantes. Vous vous imaginez naître chez Jean-Marie Le Pen ! En plus en soixante-dix, il portait un ruban noir sur l’oeil… Il aboyait en parlant… Il y avait des gardes du corps à la maison, deux dobermans, Bruno Mégret qui traînait dans les couloirs ou faisait sauter la petite Marine sur ses genoux : « À dada sur mon bidet, quand il trotte il fait des pets ! » Pour une petite fille, c’est l’horreur.
Et puis il y a des choses qu’on ne sait pas. Si ça se trouve il y avait un mirador dans le jardin, des croix gammées dans les assiettes, un poster d’Eva Braun dans sa chambre… On ne sait pas. En tout cas, dans le salon se trouvaient tous les souvenirs de la guerre d’Algérie rapportés par papa : un chalumeau, une gégène, des électrodes… Enfin, tout ce qu’il faut pour discuter avec un Arabe. 

Et puis c’est difficile d’être la fille d’un homme condamné pour négationnisme. Vous imaginez la petite Marine devant faire signer à son papa un exposé sur la Shoah ?
Nous sommes en février 80, un soir d’hiver à Montretout. Dans son bureau, Jean-Marie écoute le dernier disque qu’il vient de produire. (Ali, Alo, Ala)… la petite Marine, affublée d’une robe bavaroise qu’elle déteste, frappe à sa porte…
LE PEN : Entre ma chérie… Guten Tag.
MARINE LE PEN : Bonsoir papa… (Marine baisse les yeux, le grand buste de Goebbels qui trône au milieu de la pièce l’impressionne toujours autant.) Tu peux m’aider ? J’ai un exposé à faire sur la Shoah, les chambres à gaz et toutes ces horreurs…
LE PEN : Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ! On ne donne pas un exposé à faire sur un détail de la Seconde Guerre mondiale ! Je vais mettre un mot à ta conne de maîtresse. Va vite dîner, ta mère t’attend, schnell, schnell ! !
Trente ans plus tard, la petite Marine a grandi et a pris la suite de papa. Le 5 août 86, jour de ses dix-huit ans, au lieu de se barrer, elle adhère au Front national… Les musiques écoutées enfant, les vacances passées chez les scouts, l’exemplaire de Mein Kampf probablement reçu pour sa première communion ont fini par la façonner. Il aurait fallu la sortir de là, intervenir très vite… Comme on fait pour certaines sectes : sauver cette pauv’gosse. C’est foutu, c’est foutu… Et puis attention, Marine c’est du sérieux, la petite fille de Montre-tout a compris les erreurs de papa, pas question de refaire les mêmes ! Maintenant Marine essaie de nous vendre une extrême-droite light, sans excès, sans dérapage verbal… Un fascisme new-look, un truc qui fasse envie… Un peu à la Jörg Haider, vous vous souvenez ? le beau leader autrichien qui a fini sa vie en imitant lady Di avec sa voiture.

 Le problème aujourd’hui, c’est la concurrence. En expulsant 30 000 sans-papiers par an, Brice Hortefeux et Éric Besson lui ont fait beaucoup de mal. Elle peut les attaquer pour plagiat. Bon, je vous laisse avec la benjamine de la dynastie Le Pen. Écoutez-la bien… L’insécurité demeure, la France a peur, les Turcs ne doivent pas être européens, la lutte contre l’immigration clandestine est un leurre… Le vrai danger, c’est l’immigration légale : 23 millions d’immigrés envahiront bientôt la France et nous boufferont tout crus ! Écoutez-la bien, un vrai mimétisme avec papa, l’élève dépasse le maître. Achtung, achtung : la bête n’est pas morte !

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