Bayrou prophète du centre
Merci à Placide
François Bayrou a lancé jeudi soir, pour son premier meeting de campagne à Dunkerque, un appel au "peuple" afin qu'il "résiste" au "choix éternel" entre l'UMP et le PS et lui fasse confiance pour incarner le "changement républicain" et "reconstruire" la France.
Le discours de François Bayrou est grave. «Depuis des années, les choses ne cessent de suivre en France la pente du déclin, la pente de l'affaissement, la pente de l'abaissement.» Il s'engage même dans les comparaisons bibliques, comparant le «chômage, la chute du pouvoir d'achat, les déficits et la dette» aux «quatre cavaliers de l'Apocalypse de la Bible».
Tout en employant parfois les mêmes termes que la candidate du Front national Marine Le Pen, il a balayé les accusations de "populiste" lancées par ses adversaires, déplorant que ce terme soit devenu "l'injure suprême".
S’érigeant en candidat antisystème, comme lors de la campagne présidentielle de 2007, il a dénoncé «ce gouffre entre le peuple et ceux qui sont censés le représenter, le diriger, ce gouffre, c'est sous les pieds de la France qu'il est ouvert.» S’adressant aux «petits, les obscurs, les sans-grade», le centriste en a appelé au «peuple», qui «exige qu’on lui parle en grand, qu’on lui parle avec le même respect, la même grandeur, plus encore de respect et de grandeur qu’on en met à parler aux puissants».