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AlmanaBiGou...Le blog fait pour vous
4 mars 2012

Le défilé du 14 juillet

Tous les ans, avant le chassé-croisé des juilletiens et des aoûtistes, à moins que ce ne soit l’inverse, c’est la même rengaine.

Même s’il faut bien reconnaître que dans ce domaine, mieux vaut rengainer que dégainer : je veux évidemment parler du sempiternel défilé du 14 juillet. Vous savez, l’évènement annuel grâce auquel vous pouvez voir défiler devant vos yeux une part conséquente de vos impôts.

Si vous vous dites, comme beaucoup « l’argent défile à une vitesse, je ne sais pas où il passe ! », et bien là vous savez : il défile au pas et il passe par l’avenue des Champs Elysées.

Toutes les armes sont là ou presque. On ne va quand même pas faire défiler la bombe atomique : imaginez qu’elle pète pendant la cérémonie, ça serait très mal perçu par une majorité de rabat-joie qui a horreur que l’on égratigne la tradition. Le feu d’artifice doit toujours être placé après le défilé, et on n’y dérogera pas.

On y voit l’armée de terre, la marine sans la flotte quand il fait beau, l’armée de l’air sauf si vous avez un torticolis, l’armée du salut… Non, pas l’armée du salut. C’est d’ailleurs paradoxal, le salut est omniprésent dans l’armée mais l’armée du salut est absente du défilé. Alors qu’il faut bien le reconnaître, à la naissance et même plus tard, il n’y a point de salut sans armée.

L’une des caractéristiques marquante de cette cérémonie est certainement la variété dans l’uniforme. En effet, toutes les couleurs, tous les ornements, tous les képis sont de sortie. A croire que ce défilé perdure pour perpétuer la mémoire des zouaves.

Tout y est réglé comme du papier à musique, tiré au cordeau. Pas un bouton ne manque. Pas un poil de barbe plus long que l’autre chez les légionnaires. Tout est au poil. La représentation vivante de l’ordre dans toute sa splendeur. Si l’état fondamental de la matière est le désordre, il ne fait aucun doute que celui de la bannière est l’ordre.

Si par malheur, le plus petit écart à cet état idyllique survient, tout rentre vite dans l’ordre : une seule guêtre leur manque et tout serait dépeuplé.

Devant cette manifestation quasi-divine de l’agencement humain, beaucoup ne peuvent réfréner une indicible envie d’entrer dans les ordres.

Un observateur averti du monde rural notera toutefois que le nombre significatif de fourragères présentes sur les champs en cette époque de l’année est annonciateur d’une moisson précoce…

La présence d’un « meneur » devant chacun des groupes me fait irrésistiblement penser aux défilés de majorettes, les jupes en moins (les militaires, pas les majorettes), à la différence notoire que celles-ci sont beaucoup plus canons que les fusiliers. Je profite de l’occasion pour avouer ma honte d’avoir longtemps cru qu’un défilé de majorettes était un défilé de petites voitures…

Et cette procession de chars, tous plus beaux les uns que les autres, auxquels il ne manque que les fleurs pour concurrencer le carnaval de Nice ? Evidemment, quelques baroudeurs martèleront « on n’est pas des pédés ! », ce qui confirmerait la thèse généralement admise que les défilés de la Gay Pride sont, au niveau de l’ordre, assez éloignés des défilés militaires. Et que le constat d’une tendance homosexuelle chez certains soldats fasse tout de suite désordre, mais ne compliquons pas tout.

En fin de compte, tout est beau, rutilant, étincelant, dans ce défilé du 14 juillet. Tout brille de mille feux. Trop beau pour être vrai ? La guerre ne serait pas si jolie ?

Ces feux sont peut-être alors de vrais feux de l’artifice…

 

Vu sur Des mots pour le rire

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Commentaires
H
...c'est les feux d'la rampe... de lancement<br /> BonDimBigou
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